mercredi 28 mai 2008

6 milliards d'éphémères?

Ecoutez, Ô mortels,
le destin de ces os
que l’on croyait à l’eau,
et pour l’éternité !
Soudain ressuscités,
ils sont morts de plus belle.

Profitant d’une brise
près du fleuve apaisé,
le promeneur blasé
trébucha sur une bosse.
De tomber sur cet os
quelle ne fut sa surprise !

Bien triste devenir,
pour ces ossements-là!
Jadis articulés,
à présent décharnés...
Autrement qu'en amas
ils auraient pu finir.

Ils étaient là, jouant
à l'ombre d'un chêne liège.
Mais l'eau soudain montée
les ayant pris au piège,
les frêles corps emportés
disparurent des vivants.

Et pendant des années,
de boue et de poussière,
ces enfants de misère,
sans cesse, furent recouverts.
Dans leurs tombeaux de terre,
là, ils ont demeuré.

Posés sur le linceul,
ils attendirent encore
qu’on reconnaisse les corps.
Quand enfin ce fut fait,
rien n'était arrangé!
Et ils restèrent là, seuls.

Ces victimes ensevelies
mirent Le Monde en émoi.
La police rechercha
le coupable longuement.
Seul responsable : le temps,
de leur chute dans l'oubli.

Impossible il est vrai
de punir telle force
dont la grandeur retorse
fait bien naitre, ou mourir.
Mais le juge d’en finir,
remuant le passé.

Abandonnant l’enquête,
il resta désolé :
Quatre corps entiers !
C’était trop pour les os,
deux crânes faisant défaut.
A en perdre la tête…

Enfin ! On les fit choir
dans leur dernière demeure.
Etaient-ils frères, ou sœurs ?
Nul ne le sut jamais,
mais sereins, ils dormaient,
même sans au revoir.

jeudi 8 mai 2008

Apocalypse(s)



Horizon trouble, point fixe au loin, but inatteignable. Faut-il se battre pour chaque chose, pour chaque moment?

Qu'en restera-t-il au final, de toute cette énergie, de cette volonté? Quelques octets sur un lointain serveur, quelques émotions ressenties par d'éventuels lecteurs, un soulagement relatif et temporaire?


Il est tellement facile de vouloir oublier, sans chercher à apprendre de ses erreurs. Plus facile d'oublier que de comprendre, plus facile d'oublier que d'évoluer, plus facile d'oublier que de vivre.

Il ne restera rien, au final. Et c'est sans doute très bien ainsi.